Pourra dans Céthégus et dans Catilina
Punir tous les forfaits qu’il permit à Sylla.
Caton, que faites-vous ? et quel affreux langage !
Toujours votre vertu s’explique avec outrage.
Vous révoltez les cœurs, au lieu de les gagner.
(César s’assied)
Sur les cœurs corrompus vous cherchez à régner.
Pour les séditieux César toujours facile
Conserve en nos périls un courage tranquille.
Caton, il faut agir dans les jours des combats ;
Je suis tranquille ici, ne vous en plaignez pas.
Je plains Rome, César, et je la vois trahie.
O ciel ! pourquoi faut-il qu’aux climats de l’Asie,
Pompée, en ces périls, soit encore arrêté ?
Quand César est pour vous ? Pompée est regretté ?
L’amour de la patrie anime ce grand homme.
Je lui dispute tout, jusqu’à l’amour de Rome.
Scène 3
(Cicéron, arrivant avec précipitation, tous les sénateurs se lèvent.)
Ah ! dans quels vains débats perdez-vous ces instants ?
Quand Rome à son secours appelle ses enfants,
Qu’elle vous tend les bras, et que ses sept collines
Se couvrent à vos yeux de meurtres, de ruines,
Qu’on a déjà donné le signal des fureurs,
Qu’on a déjà versé le sang des sénateurs ?
O ciel !