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VARIANTES DE ROME SAUVÉE. 271

Page 222, vers 2 :

Les soupçons du sénat sont assez légitimes.

Je no veux point vous perdre, et, malgi-é tous vos crimes,

Je vous protégerai si vous vous repentez ;

Mais vous êtes perdu si vous me résistez.

À qui parlé-jc enfin ? Faut-il que je vous nomme

Un des pères du monde, ou l’opproJ)re de Rome ?

Profitez des moments qui vous sont accordés :

Tout est entre vos mains ; choisissez, répondez.

Comme la scène entre Ciiton et Cicéron précéduit la scène eiitie (^atilina et (licéion, celle-ci était suivie de ce monologue, et d’une scène entre Cédièi^’us et Catilina, alors la troisième du deuxième acte, et qui en est actuel- I cment la première avec des changements.

CATILINA, seul

j\e crois pas m’échapper, consul que je dédaigne : Tyran par la parole, il faut finir ton règne. Ton sénat factieux voit d’un œil courroucé Un citoyen samnite à sa tête placé ; Ce sénat, qui lui-même à mes traits est en butte, Me prêtera les mains pour avancer ta chute. Va, de tous mes desseins tu n’es pas éclairci, Lt ce n’est pas Verres que tu combats ici.

CATILINA, CÉTHÉGUS.

CATILINA.

Ccthégus, l’heure approche où cette main hardie Doit de Rome et du monde allumer l’incendie ; Tout presse.

CÉTHÉGUS.

Tout m’alarme, à faudrait commencer. J’écoutais Cicéron, et j’allais le percer Si j’avais remarqué qu’il eût eu des indices Des dangers qu’il soupçonne, et du nom des complices, il sera dans une heure instruit de ton dessein.

CATILINA.

En recevant le coup il connaîtra la mnin.

Une heure me suffit pour mettre Rome en cendre.

Que fera Cicéron ? Que peut-il entreprendre ?

Que crains-tu du sénat ? Ce corps faible et jaloux,

Avec joie, en secret, s’abandonne à nos coups.

Ce sénat divisé, ce monstre à tant de têtes.

Si fier de sa noblesse, et plus de ses conquêtes,

Voit avec les transports de l’indignation

Les souverains des rois respecter Cicéron.

LucuUus, Clodius, les Nérons, César même.

Frémissent comme nous de sa grandeur suprême.