Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome5.djvu/433

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FRÉLON.

Ha ! ha ! ha ! ha ! sa vertu !…

FABRICE.

Oui, qu’avez-vous à rire ? est-ce que vous ne croyez pas à la vertu, vous ? Voilà un équipage de campagne qui s’arrête à ma porte ; un domestique en livrée qui porte une malle : C’est quelque seigneur qui vient loger chez moi.

FRÉLON.

Recommandez-moi vite à lui, mon cher ami.


Scène II.

le lord MONROSE, FABRICE, FRÉLON.
MONROSE.

Vous êtes monsieur Fabrice, à ce que je crois ?

FABRICE.

À vous servir, monsieur.

MONROSE.

Je n’ai que peu de jours à rester dans cette ville. Ô ciel ! daigne m’y protéger… Infortuné que je suis !… On m’a dit que je serais mieux chez vous qu’ailleurs, que vous êtes un bon et honnête homme.

FABRICE.

Chacun doit l’être. Vous trouverez ici, monsieur, toutes les commodités de la vie, un appartement assez propre, table d’hôte, si vous daignez me faire cet honneur, liberté de manger chez vous, l’amusement de la conversation dans le café.

MONROSE.

Avez-vous ici beaucoup de locataires ?

FABRICE.

Nous n’avons à présent qu’une jeune personne, très-belle et très-vertueuse.

FRÉLON.

Eh, oui, très-vertueuse ! hé ! hé !

FABRICE.

Qui vit dans la plus grande retraite.

MONROSE.

La jeunesse et la beauté ne sont pas faites pour moi. Qu’on me prépare, je vous prie, un appartement où je puisse être en solitude… Que de peines !… Y a-t-il quelque nouvelle intéressante dans Londres ?