Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome5.djvu/45

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GERMON

Arrivant,

Monsieur.

LE COMTE

Vois ce que ce peut être.

GERMON

C'est un carrosse.

LE COMTE

Eh qui ? Par quel hasard ?
Qui vient ici ?

GERMON

L'on ne vient point ; l'on part.

LE COMTE

Comment ! On part ?

GERMON

Madame la baronne
Sort tout à l'heure.

LE COMTE

Oh ! Je le lui pardonne ;
Que pour jamais puisse-t-elle sortir !

GERMON

Avec Nanine elle est prête à partir.

LE COMTE

Ciel ! Que dis-tu ? Nanine ?

GERMON

La suivante
Le dit tout haut.

LE COMTE

Quoi donc ?

GERMON

Votre parente
Part avec elle ; elle va, ce matin,
Mettre Nanine à ce couvent voisin.

LE COMTE

Courons, volons. Mais quoi ! Que vais-je faire ?
Pour leur parler je suis trop en colère :
N'importe : allons. Quand je devrais... mais non :
On verrait trop toute ma passion.
Qu'on ferme tout, qu'on vole, qu'on l'arrête ;
Répondez-moi d'elle sur votre tête :
Amenez-moi Nanine.

Germon sort,

Ah ! Juste ciel !