Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome5.djvu/524

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il4 TANCRÈDE.

FANIE,

S’il pouvait se montrer, j’espérerais encore ; Mais il est loin de vous.

AMÉXAÏDE.

Juste ciel, je t’implore !

(, V Fanic.)

Je me confie à toi. Tancrède n’est pas loin ;

Et, quand de l’écarter on prend l’indigne soin,

Lorsque la tyrannie au comble est parvenue,

Il est temps qu’il paraisse, et qu’on tremble à sa vue.

Tancrède est dans Messine.

FANIE.

Est-il vrai ? justes cieux ! Et cet indigne liymen est formé sous ses yeux !

AMENAI DE.

Il ne le sera pas… non, Fanie ; et peut-être

Mes oppresseurs et moi nous n’aurons plus qu’un maître.

Viens… je t’apprendrai tout… mais il faut tout oser :

Le joug est trop honteux ; ma main doit le briser.

La persécution enhardit ma faiblesse.

Le trahir est un crime ; obéir est bassesse.

S’il vient, c’est pour moi seule, et je l’ai mérité :

Et moi, timide esclave, à son tyran promise.

Victime malheureuse indignement soumise.

Je mettrais mon devoir dans l’infidélité !

Non, l’amour à mon sexe inspire le courage :

C’est à moi de hâter ce fortuné retour ;

Et s’il est des dangers que ma crainte envisage.

Ces dangers me sont chers, ils naissent de l’amour.

\, « Je m’en tiens à cette manière de finir le premier acte, écrit Voltaire ; cela fortifie le caractère d’Aménaïde, et rend en même temps ses accusateurs moins odieux… Le second acte commence encore d’une façon plus forie… et cotte fermeté du caractère d’xVménaïde prépare mieux les reproches vigoureux qu’elle fait ensuite à son père. »

FIN DU PREMIER ACTE.