Scène VIII
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Venez, venez, homme à grands sentiments,
Homme au-dessus des préjugés du temps,
Sage amoureux, philosophe sensible ;
Vous allez voir un trait assez risible.
Vous connaissez sans doute à Rémival
Monsieur Philippe Hombert, votre rival ?
Ah ! Quels discours vous me tenez ?
Peut-être
Ce billet-là vous le fera connaître.
Je crois qu'Hombert est un fort beau garçon.
Tous vos efforts ne sont plus de saison :
Mon parti pris, je suis inébranlable.
Contentez-vous du tour abominable
Que vous vouliez me jouer ce matin.
Ce nouveau tour est un peu plus malin.
Tenez, lisez. Ceci pourra vous plaire ;
Vous connaîtrez les moeurs, le caractère
Du digne objet qui vous a subjugué.
Tandis que le comte lit,
Tout en lisant, il me semble intrigué.
Il a pâli ; l'affaire émeut sa bile...
Eh bien ! Monsieur, que pensez-vous du style ?
Il ne voit rien, ne dit rien, n'entend rien :
Oh ! Le pauvre homme ! Il le méritait bien.
Ai-je bien lu ? Je demeure stupide.
Ô tour affreux ! Sexe ingrat, coeur perfide !
Je le connais, il est né violent ;
Il est prompt, ferme ; il va dans un moment
Prendre un parti.