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ACTE IV, SCÈNE IV. 545

SCÈNE III.

TANCRÈDE, ALDAMON, plusieurs CHEVALIERS.

CATANE.

Nos chevaliers sont prêts ; le temps est précieux.

TANCRÈDE.

Oui, j’en ai trop perdu : je m’arrache à ces lieux ; Je vous suis, c’en est fait.

SCÈNE IV.

TANCRÈDE, AiMÉNAÏDE, ALDAMON, FANIE, CHEVALIERS.

AMENAIDE, arrivant avec précipitation.

mon dieu tutélaire ! Maître de mon destin, j’embrasse vos genoux.

(Tancrède la relève, mais en se détournant.)

Ce n’est point m’abaisser ; et mon malheureux père A vos pieds, comme moi, va tomber devant vous. Pourquoi nous dérober votre auguste présence ? Qui pourra condamner ma juste impatience ? Je marrache à ses bras… mais ne puis-je, seigneur. Me permettre ma joie, et montrer tout mon cœur ? Je n’ose vous nommer… et vous baissez la vue… Ne puis-je vous revoir, en cet aflfreux séjour, Qu’au milieu des bourreaux qui m’arrachaient le jour ? Vous êtes consterné… mon âme est confondue ; Je crains de vous parler… quelle contrainte, hélas ! Vous détournez les yeux… vous ne m’écoutez pas^

TANCREDE, d’une voix entrecoupée.

Retournez… consolez ce vieillard que j’honore ; D’autres soins plus pressants me rappellent encore.

1. Dans Artémire, acte IV, scène iv, voyez Théâtre, toma P"", page Ui, Voltain avait dit :

Vous détournez les yeux, et ne m’écoutez pas.

V. — Théâtre. IV. 35