Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome5.djvu/57

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LE COMTE

Obéissez, ou je vous chasse.

GERMON

Allons.

Il sort,


Scène X

.

LE CONTE, LA BARONNE
LA BARONNE

Ah ! Je respire : enfin nous l'emportons ;
Vous devenez un homme raisonnable.
Ah çà, voyez s'il n'est pas véritable
Qu'on tient toujours de son premier état,
Et que les gens dans un certain éclat
Ont un coeur noble, ainsi que leur personne ?
Le sang fait tout, et la naissance donne
Des sentiments à Nanine inconnus.

LE COMTE

Je n'en crois rien ; mais soit, n'en parlons plus :
Réparons tout. Le plus sage, en sa vie,
A quelquefois ses accès de folie :
Chacun s'égare, et le moins imprudent
Est celui-là qui plus tôt se repent.

LA BARONNE

Oui.

LE COMTE

Pour jamais cessez de parler d'elle.

LA BARONNE

Très volontiers.

LE COMTE

Ce sujet de querelle
Doit s'oublier.

LA BARONNE

Mais vous, de vos serments
Souvenez-vous.

LE COMTE

Fort bien, je vous entends ;
Je les tiendrai.