Chers Hébreux, par le ciel envoyés[1].
Dans le sang vous baignerez vos pieds ;
Et vos chiens s’engraisseront
De ce sang qu’ils lécheront.
Ayez soin, mes chers amis[2].
De prendre tous les petits
Encore à la mamelle ;
Vous écraserez leur cervelle
Contre le mur de l’infidèle ;
Et vos chiens s'engraisseront
De ce sang qu’ils lécheront.
Sont-ce là vos chansons gaillardes ?
Et vos chiens s’engraisseront
De ce sang qu’ils lécheront.
Finissez donc vos airs de corps de garde ; cela est abominable : il n'y a point de sauvage qui voulût chanter de telles horreurs[3] : les bouchers des peuples de Gog et de Magog en auraient honte.
Et vos chiens s’engraisseront
De ce sang qu’ils lécheront.
Je m’en vais, si vous continuez à chanter ainsi, et à sauter comme un ivrogne. Vous montrez tout ce que vous portez : fi ! quelles manières !
Je danserai, oui, je danserai ; je serai encore plus méprisable, je danserai devant des servantes ; je montrerai tout ce que je porte, et ce me sera gloire devant les filles[4]
- ↑ « Ut intingatur pes tuus in sanguine, lingua canum tuorum ex inimicis ab ipso. » Ps. lxviii, 24.
- ↑ « Beatus qui tenebit et allidot parvulos tuos ad petram ! » Ps. cxxxvi, 9.
- ↑ C’est à cette occasion que l’auteur appelle David the Nero of the Hebrews, page 87.
- ↑ Rois, II, chap. vi, versets 20, 21. — Presque toutes les paroles que les acteurs prononcent sont tirées des livres judaïques, soit chroniques, soit paralipomènes, soit psaumes. (K.)