Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome5.djvu/67

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De le chasser de la belle manière.

GERMON

Oui, poliment, à grands coups d'étrivière :
Comptez sur moi ; je sers fidèlement.
Le jeune Hombert, dites-vous ?

LE COMTE

Justement.

GERMON

Bon ! Je n'ai pas l'honneur de le connaître ;
Mais le premier que je verrai paraître
Sera rossé de la bonne façon ;
Et puis après il me dira son nom.

Il fait un pas et revient,

Ce jeune Hombert est quelque amant, je gage,
Un beau garçon, le coq de son village.
Laissez-moi faire.

LE COMTE

Obéis promptement.

GERMON

Je me doutais qu'elle avait quelque amant ;
Et Blaise aussi lui tient au coeur peut-être.
On aime mieux son égal que son maître.

LE COMTE

Ah ! Cours, te dis-je.


Scène III

.

LE COMTE

Hélas ! Il a raison ;
Il prononçait ma condamnation ;
Et moi, du coup qui m'a pénétré l'âme
Je me punis ; la baronne est ma femme ;
Il le faut bien, le sort en est jeté.
Je souffrirai, je l'ai bien mérité.
Ce mariage est au moins convenable.
Notre baronne a l'humeur peu traitable ;
Mais, quand on veut, on sait donner la loi :
Un esprit ferme est le maître chez soi.