Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome5.djvu/74

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LA MARQUISE

Ah ! Mon cher fils ! Je suis tout attendrie.

LA BARONNE

Ouais, est-ce un songe ? Est-ce une fourberie ?


LE COMTE

Ah ! Qu'ai-je fait ?

LE PAYSAN

Tirant la bourse et le paquet,

Tenez, monsieur, tenez.

LE COMTE

Moi, les reprendre ! Ils ont été donnés ;
Elle en a fait un respectable usage.
C'est donc à vous qu'on a fait le message ?
Qui l'a porté ?

LE PAYSAN

C'est votre jardinier,
À qui Nanine osa se confier.

LE COMTE

Quoi ! C'est à vous que le présent s'adresse ?

LE PAYSAN

Oui, je l'avoue.

LE COMTE

Ô douleur ! Ô tendresse !
Des deux côtés quel excès de vertu !
Et votre nom ? ... je demeure éperdu.


LA MARQUISE

Eh ! Dites donc votre nom ? Quel mystère !
Philippe Hombert De Gatine.

LE COMTE

Ah ! Mon père !

LA BARONNE

Que dit-il là ?

LE COMTE

Quel jour vient m'éclairer !
J'ai fait un crime ; il le faut réparer.
Si vous saviez combien je suis coupable !
J'ai maltraité la vertu respectable.

Il va lui-même à un de ses gens,

Holà, courez.

LA BARONNE

Eh ! Quel empressement !