Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/216

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LE TRILMVIKAÏ.

JULIE.

Ail ! madame…

FLiLVIE.

Achevez ; c’est trop de défiance ; Je pardonne à l’amour un doute qui m’offense. Parlez, je ferai tout.

JULIE.

Puis-je le croire ainsi ?

FULVIE.

Je vous le jure encore.

JULIE.

Eh bien !… il est ici.

FULVIE,

C’en est assez ; allons.

JULIE.

Il cherchait un passage Pour sortir avec moi de cette île sauvage ; Et ne le voyant plus dans ces rochers déserts, Des ombres du trépas mes yeux se sont couverts. Je mourais, quand le ciel, une fois favorable, M’a présenté par vous une main secourable.

SCÈNE V.

FULVIE, JULIE, ALBINE, un tribun

LE TRIBUN, à Fulvio.

Madame, une étrangère est ici près de vous.

De leur autorité les triumvirs jaloux

De l’île à tout mortel ont défendu l’entrée.

JULIE.

Ah ! j’atteste la foi que vous m’avez jurée !

LE TRIBUN.

Je la dois amener devant leur tribunal.

FULVIE, à Julie.

Gardez-vous d’obéir à cet ordre fatal.

JULIE.

Avilirais-je ainsi Thonneur de mes ancêtres ? Soldats des triumvirs, allez dire à vos maîtres Que Julie, entraînée en ce séjour affreux, Attend, pour en sortir, des secours généreux ;