Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/248

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238 lE TRIUMVIRAT.

l’OMl’KE.

Est-ce Octavo qui parlo ol m’ose interroger ?

LK TIUBIN.

Réponds au triumvir,

l’OMPÉE,

Eh bien ! ce nom funeste, Eli l)ien ! ce titre aiïreux que la terre déteste, Devait rapprendre assez mon devoir, mes desseins.

JULIE. Te me meurs !

OCTAVE.

Qui sont-ils ?

POMPÉE.

Ceux de tous les Romains.

ANTOINE.

Dans un simple soldat quelle étrange arrogance !

OCTAVE,

Sa fermeté m’étonne ainsi que sa vaillance. Qu’es-tu donc ?

POMPÉE.

Un Romain digne d’un meilleur sort.

OCTAVE.

Qui t’amenait ici ?

POMPÉE,

Ton châtiment, ta mort ; Tu sais qu’elle était juste.

JULIE.

Enfin la nôtre est sûre !

POMPÉE.

Du monde entier sur toi j’ai dû venger l’injure. Apprenez, triumvirs, oppresseurs des humains. Qu’il est des Scévola comme il est des Tarquins, Même erreur m’a trompé… Licteurs, qu’on me présente Le feu qui doit punir ma main trop imprudente ; Elle est prête à tomber dans le brasier vengeur, Ainsi qu’elle fut prête à te percer le cœur.

OCTAVE.

Lui, le soldat d’Aufide ! À ce nouvel outrage, À ces discours hardis, et surtout au courage Que ce Romain déploie à mes yeux confondus, À ces traits de grandeur sur son front répandus, Si je n’étais instruit que Pompée en sa fuite,