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ACTE III, SCÈNE III. 300

Qu’il ne se flatte pas que le déclin de l’âge Rende un père insensible à ce nouvel outrage.

OBÉIDE.

Mon père, , il vous respecte, ., il ne me verra plus : Pour jamais à le fuir mes vœux sont résolus,

SOZAiME.

Indatire est à toi,

OBÉIDE.

Je le sais,

SOZAME,

Ton suffrage, Dépendant de toi seule, a reçu son hommage.

OBÉIDE.

J’ai cru vous plaire au moins.., j’ai cru que sans fierté Le fils de votre ami devait être accepté,

SOZAME,

Sais-tu ce qu’Athamare à ma honte propose Par un de ces Persans dont son pouvoir dispose ?

OBÉIDE,

Qu’a-t-il pu demander ?

SOZAME,

De violer ma foi. De briser tes liens, de le suivre avec toi, D’arracher ma vieillesse à ma retraite obscure. De mendier chez lui le prix de ton parjure, D’acheter par la honte une ombre de grandeur,

OBÉIDE,

Comment recevez-vous cette offre ?

SOZAME.

Avec horreur. Ma fille, au repentir il n’est aucune voie. Triomphant dans nos jeux, plein d’amour et de joie, Indatire, en tes bras, par son père conduit. De l’amour le plus pur attend le digne fruit : Rien n’en doit altérer l’innocente allégresse. Les Scythes sont humains, et simples sans bassesse ; Mais leurs naïves mœurs ont de la dureté ; On ne les trompe point avec impunité : Et surtout, de leurs lois vengeurs impitoyables, Ils n’ont jamais, ma fille, épargné des coupables,

OBÉIDE,

Seigneur, vous vous borniez à me persuader ;

6. — Théâtre. V. 20