Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/321

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE IV, SCÈNE II. 31

INDAÏIRE.

On préloiul (ju’iiiu’ville en toi révère un maître, Qn’on rappelle Ecbatane, et que du mont Taiirus On voit ses hauts remparts élevés par Cyrus. On dit (mais j’en crois peu la vaine renommée) Que tu peux dans la plaine assembler une armée,

I ne troupe aussi forte, un camp aussi nombreux De f^uerriers soudoj es, et d’esclaves ])ompeux, Que nous avons ici de citoyens paisibles.

ATH AMARK.

II est vrai, j’ai sous moi des troupes invincibles : Le dernier des Persans, de ma solde honoré. Est plus riche, et i)liis grand, et plus considéré, Que tu ne saurais l’être aux lieux de ta naissance, Où le ciel \ous fit tous égaux par l’indigence.

IXDATIRE.

Qui borne ses désirs est toujours riche assez.

ATHAMARE.

Ton cœur ne connaît point les vœux intéressés ; Mais la gloire, Indatirc’ ? NDATIRE.

Elle a pour moi des charmes ’.

ATHAMARE,

Elle habite à ma cour, à l’abri de mes armes : On ne la trouve point dans le fond des déserts ; Tu l’obtiens près de moi, tu l’as, si tu me Sers. Elle est sous mes drapeaux ; viens avec moi t’y rendre.

INDATIRE.

A servir sous un maître on me verrait descendre ?

ATHAMARE.

^ a, l’honneur de servir un maître généreux. Qui met un digne prix aux exploits belliqueux. Vaut mieux que de ramper dans une république. Ingrate en tous les temps et souvent tyrannique. Tu peux prétendre à tout en marchant sous ma loi : J’ai parmi mes guerriers des Scythes comme toi.

INDATIRE,

Tu n’en as point. Apprends que ces indignes Scythes,

i. Horace a dit, II, sat. m, v. 179 :

Me titillât gloria.