Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/366

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356 CHAR LOT.

(Jiic (lu seul iiilrivt vous parliez lo langage ?

I.E MAKQL’IS.

Oli ! j’aimo aussi Julio : elle a bien des appas ; Klle nie plaît l)e ; \uCoiip ; mais je ne lui plais pas.

l.À COMTESSE.

Ah ! mon Dis, apprenez du moins à vous connaître. \os discours, votre ton, la révoltent peut-être. On ne réussit point sans un peu d’art flatteur : Et la grossièreté ne gagne point un cœur.

I.E MMiOUIS. le suis fort naturel.

L.\ COMTESSE.

Oui, mais soyez aimable. Cette i)ui’e nature est Ibi-t insupportable. ^os pareils sont polis : pourquoi ? c’est qu’ils ont eu Cette éducation qui tient lieu de vertu ; Leur âme en est empreinte ; et si cet avantage N’est pas la vertu même, il est sa noble image. 1 faut plaire à sa femme, il faut plaire à son roi, S’oubliei’prudemment, n’être point tout à soi. Dompter cette humeur brusque où le penchant vous livre. Pour vivre heureux, mon fils, que faut-il ? savoir vivre.

LE MAHOCIS.

Pour le roi, nous verrons comme je m’y prendrai : Julie est autre chose, elle est fort à mon gré ; Mais je ne puis soullrir, s’il faut que je le dise. Que le savant Chariot la suive et la courtise : Il lui fait des chansons.

LA COMTESSE.

Vous VOUS moquez de nous : Votre frère de lait vous rendrait-il jaloux ?

LE MAIKUIS.

Oui ; je ne cache point que je suis en colère Contre tous ces gens-là qui cherchent tant à plaire. Te n’aime point Chariot ; on l’aime trop ici.

LA COMTESSE.

Auriez-vous bien le cœur à ce point endurci ? Cela ne se peut pas. Ce jeune homme estimable Peut-il par son mérite être envers vous coupable ? Je dois tout à sa mère ; oui, je lui dois mon fils : Aimez un peu le sien. Du même lait nourris, L’un doit protéger l’autre : ayez de l’indulgence,