Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/367

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ACTE I, S(: i : \K \ I. : 107

Ayez (le ramitic’, de la reconnaissance ;

Si vous étiez ingrat, que pourrais-je espérer ?

Pour ne vous point haïr il faudrait expirer.

[.R MAlUjriS.

Ah ! vous m’attendrissez ; madame, je vous j ure De respecter toujours mon devoir, la nature, Vos sentiments.

LA COMTESSE.

Mon lîls, j’aurais voulu de vous, Avec tant de respects, un mot encor plus doux.

LE MAHQLIS.

Oui, le respect s’unit à l’amour qui me touche.

LA COMTESSE.

Dites-le donc du cœur, ainsi que de la bouche.

SCÈNE VI.

LA COMTESSE, LE MAROUIS, CHARLOT.

LA COMTESSE.

Venez, mon bon Chariot. Le marquis m’a promis Qu’il serait désormais de vos meilleurs amis.

LE MARQUIS, se détournant.

Je n’ai point promis ça.

LA COMTESSE.

Ce grand jour d’allégresse Ne pourra i)lus laisser de place à la tristesse. Où donc est votre mère ?

CHARLOT.

Elle pleure toujours ; Et j’implore pour moi votre puissant secours. Votre protection, vos bontés toujours chères, Et ce cœur digne en tout de ses augustes pères. Madame, vous savez qu’à monsieur votre fils. Sans me plaindre un moment, je fus toujours soumis. Mvre à vos pieds, madame, est ma plus forte envie. Le héros des Français, l’appui de sa patrie, Le roi des cœurs bien nés, le roi qui des Ligueurs A par tant de vertus confondu les fureurs. Il vient chez vous, il vient dans vos belles retraites ;