Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/368

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358 CHARLOT.

Et ce n’est que pour lui que des lieux où vous êtes Mon Ame en cônissant se pourrait arracher, La fortune n’est pas ce que je a eux chercher. Pardonnez mon audace, excusez mon jeune âge. On m’a si fort vanté sa bonté, son courage, Que mon cœur tout de feu porte envie aujourd’hui À ces heureux Français qui combattent sous lui. Je ne veux point agir en soldat mercenaire ; Je veux auprès du roi servir en volontaire, Hasarder tout mon sang, sûr que je trouverai Auprès de vous, madame, un asile assuré. Daignez-vous approuver le parti que j’embrasse ?

LA COMTESSE.

^ a, j’en ferais autant, si j’étais à ta place.

Mon fils, sans doute, aura pour servir sous sa loi

Autant d’empressement et de zèle que toi.

LE MARQUIS.

Eh, mon Dieu ! oui. Faut-il toujours qu’on me compare A notre ami Chariot ? l’accolade est bizarre !

LA COMTESSE.

Aimez-le, mon cher fils ; que tout soit oublié. Çà, donnez-lui la main pour marque d’amitié.

LE MARQUIS.

Kh bien ! la voilà… mais…

LA COMTESSE.

Point de mais.

CHARLOT prend la main du mar(iuis, et la baise.

Je révère. J’ose chérir en vous madame votre mère. Jamais de mon devoir je n’ai trahi la voix ; Je vous rendrai toujours tout ce que je vous dois.

LE MARQUIS.

Va… je suis très-content.

LA COMTESSE.

Son bon cœur se déclare ; Le mien s’épanouit… Quel bruit ! quel tintamarre !