Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/372

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ACTE DEUXIÈME.

SCÈNE I.

JULIE, MADAME AUBONNE, CHARLOT.

JULIE.

Enfin je le verrai ce charmant Henri Quatre, Ce roi l)rave et clément qui sait plaire et combattre, Qui conquit à la fois son royaume et nos cœurs. Pour qui Mars et l’Amour n’ont point eu de rigueurs. Et qui sait triompher, si j’en crois les nouvelles, Des Ligueurs, des Romains, des héros et des belles.

C H A p. L T, dans un coin.

Elle aime ce grand homme ; elle est tout comme moi.

JULIE.

Lisette à me parer a réussi, je croi. Comment me trouvez-vous ?

MADAME AUBONNE.

Très-belle et très-bien mise. Vous seriez peu fâchée, excusez ma franchise, D’essayer tant d’appas, et d’arrêter les yeux D’un héros couronné, partout victorieux.

JULIE.

Oui, ses yeux seulement… Il a le cœur fort tendre : On me l’a dit du moins… je n’y veux point prétendre ; Je ne veux avoir Tair ni prude ni coquet… Eh ! mon Dieu 1 j’aperçois qu’il me manque un bouquet.

CHARLOT.

In houquet ! allons vite.

(Il sort.) MADAME AUBONNE.

Eh bien ! belle Julie, Ce grand prince ici même aujourd’hui vous marié ; 11 signera du moins le contrat projeté,