Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/376

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366 CllAHI.OT.

Mo IbiTont d’oix’ir. Il tant nii violon, Je cours on chorclior un, s’il vous ])laît. Il LIE.

Mon Dieu ! non. Vous chantez à merveille ; et votre voix, je pense, Rien mieux qu’un violon mar(|uera la cadence : Asseyez-vous, ma mère, et voyez votre fils.

MADAME ALBOXNE.

De tout ce (jue je vois mon cœur n’est point surpris.

(Elle s’assied ; ils dansent, et Chariot chante.)

Elle donne des lois Aux bergers, aux rois, À son choix ; Elle donne des lois

Aux bergers, aux rois. Qui pourrait l’approcher Sans chercher Le danger ? On meurt à ses yeux sans espoir ; On meurt de ne les plus voir. Elle donne des lois Aux bergers, aux rois.

JULIE, après avoir dansé un seul couplet.

Vous êtes donc l’auteur de la chanson ?

CHARLOT.

Madame, C’est un faible portrait d’une timide flamme. Les vers étaient à l’air assez mal ajustés. Par votre goût, sans doute, ils seront rejetés’.

JULIE.

Ils n’offensent personne… Ils ne peuvent déplaire ; Ils ne peuvent surtout exciter ma colère : Ils ne sont pas pour moi.

CHARLOT.

Pour vous :… je n’oserais Perdre ainsi le respect, profaner vos attraits !

1. Le rôle de Chariot avait été fait pour M. de Chahanon, qui était non-slaloment un poète tragique, mais un excellent musicien. Il nous semble que Beaumarchais s’est inspiré de cette scène jiour l’entrevue de Chérul)in et de la comtesse dans le deuxième acte du Mariage de Figaro. (G. A.)