Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/380

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

370 C II A R LOT.

Je crois que vous seriez assez sage, assez grand, Pour m’épargner peut-être un si doux compliment.

LE MARQUIS.

Quoi ! misérable…

JULIE.

Encore !

MADAME AUBONNE.

Allez, mon fils, de grâce. Ne effarouchiez point, et quittez-lui la place : Tout ira bien ; cédez, quoique très-ofTensé.

CHARLOï.

Ma mère… j’obéis… mais j’ai le cœur percé.

(11 sort.) MADAME AUBONNE.

Ah ! c’en est fait, mon sang se glace dans mes veines.

JULIE.

Mon sang, ma chère amie, est bouillant dans les miennes.

LE MARQUIS.

Dans ce nouveau combat du froid avec le chaud, Me retirer en hâte est, je crois, ce qu’il faut ; Je n’aurais pas beau jeu : c’est une étrange affaire De combattre à la fois deux femmes en colère.

SCÈNE JV. JULIE, RIADA3IE AUBONNE.

MADAME AUBONNE.

Non, vous n’aurez jamais ce brutal de marquis : Qu’ai-je fait ! non, ces nœuds sont trop mal assortis.

JULIE.

Quoi ! tu me serviras ?

MADAME AUBONNE.

Je réponds que sa mère Brisera ce lien qui doit trop vous déplaire… M’y voilà résolue,

JULIE.

Ah ! que je te devrai !

MADAME AUBONNE.

fortune ! ô destin ! que tout change à ton gré ! Du public cependant respectons l’allégresse :