Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/382

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Sont lus, à ce qu’on dit, par tous les gens savants ;
Ce spectacle admirable attirait les passants ;
Les filles l’entouraient ; toute notre séquelle
Voyait le beau Chariot monté sur une échelle,
Dans un leste pourpoint faisant tous ces apprêts ;
Mais monsieur le marquis a trouvé tout mauvais,
A voulu tout changer, et Chariot, au contraire,
A dit que tout est bien. Le marquis en colère
A menacé Chariot, et Chariot n’a rien dit :
Ce silence au marquis a causé du dépit ;
Il a tiré l’échelle, il a su si bien faire
Qu’en descendant vers nous Chariot est chu par terre.

JULIE.

Ah ! Chariot est blessé !

BABET.

Non, il s’est lestement
Relevé d’un seul saut… Il s’est fâché vraiment :
Il a dit de gros mots.

MADAME AUBONNE.

De cette bagatelle
Il peut naître aisément une grande querelle.
Je crains beaucoup.

JULIE.

Je tremble.


SCÈNE VI.

JULIE. MADAME AUBONNE, BABET, GUILLOT.

GUILLOT, en criant.

Ah ! mon Dieu ! quel malheur !

BABET.

Quoi ?

MADAME AUBONNE.

Qu’est-il arrivé ?

GUILLOT.

Notre jeune seigneur…

JULIE.

A-t-il fait à Chariot quelque nouvelle injure ?

GUILLOT.

Il ne donnera plus des soufflets, je vous jure,
A moins qu’il n’en revienne.