Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/521

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Ils font des vœux pour nous ; imitez leurs exemples.
Tant qu’en ces lieux surtout je pourrai commander,
N’espérez pas me nuire, et me déposséder
Des droits que Rome accorde aux tribuns militaires.
Rien ne se fait ici par des lois arbitraires ;
Montez au tribunal, et siégez avec moi.
Vous, soldats, conduisez, mais au nom de la loi,
La malheureuse enfant dont je plains la détresse ;
Ne l’intimidez point, respectez sa jeunesse,
Son sexe, sa disgrâce ; et, dans notre rigueur,
Gardons-nous bien surtout d’insulter au malheur.
 Il monte au tribunal.
Puisque César le veut, pontifes, prenez place.
LE GRAND-PRÊTRE.
César viendra bientôt réprimer tant d’audace.


Scène IV


Les Précédents, Arzame.

Iradan est placé entre le premier et le second pontife.

IRADAN

Approchez-vous, ma fille, et reprenez vos sens.
LE GRAND-PRÊTRE.
Vous avez à nos yeux, par un impur encens,
Honorant un faux dieu qu’ont annoncé les mages,
Aux vrais dieux des Romains refusé vos hommages ;
A nos préceptes saints vous avez résisté ;
Rien ne vous lavera de tant d’impiété.
LE SECOND PRÊTRE.
Elle ne répond point ; son maintien, son silence,
Sont aux dieux comme à nous une nouvelle offense.

IRADAN

Prêtres, votre langage a trop de dureté,
Et ce n’est pas ainsi que parle l’équité :