Il a reçu le prix de tant de barbarie.
Ah ! Son sang odieux répandu justement
Sera vengé bientôt, et payé chèrement.
Je le crois. On disait qu’en ce désordre extrême
César doit au château se transporter lui-même.
Qu’est devenu mon père ?
Ah ! je vois qu’aujourd’hui
Il n’est plus de pardon ni pour nous ni pour lui.
Le vieil Arzémon sort.
Scène V
Sans doute il n’en est point ; mais la terre est vengée.
Par votre digne fils ma gloire est partagée ;
C’est assez.
Oui, nos mains ont puni ses fureurs
Puissent périr ainsi tous les persécuteurs !
Le ciel, nous disaient-ils, leur remit son tonnerre :
Que le ciel les en frappe, et délivre la terre ;
Que leur sang satisfasse au sang de l’innocent :
Mon père, entre vos bras je mourrai trop content.
La mort est sur nous tous, mon fils ; à ses approches
Je ne te ferai point d’inutiles reproches.
Ce nouveau coup nous perd ; et ce monstre expiré,
Tout barbare qu’il fut, était pour nous sacré.
César va nous punir. Un vieillard magnanime,
Un frère, deux enfants, tout est ici victime,
Tout attend son arrêt. Flétri, dépossédé,
Prisonnier dans ce fort où j’avais commandé,