Je finis dans l’opprobre une vie abhorrée,
Au devoir, à l’honneur, vainement consacrée.
Eh quoi ! je ne vois plus ce fidèle Arzémon ;
Serait-il renfermé dans une autre prison ?
A-t-on déjà puni son respectable zèle,
Et les bienfaits surtout de sa main paternelle ?
Au supplice, ma fille, il ne peut échapper.
César de toutes parts nous fait envelopper.
J’entends déjà sonner les trompettes guerrières,
Et je vois avancer les troupes meurtrières.
Depuis qu’on m’a conduite en ce malheureux fort
Je n’ai vu que du sang, des bourreaux, et la mort.
Oui, c’en est fait, ma fille.
Ah ! Pourquoi suis-je née ?
Pour mourir avec moi, mais plus infortunée…
Ô mon cher frère et toi, son déplorable fils,
Nos jours étaient affreux, ils sont du moins finis.
La garde du prétoire, en ces murs avancée,
Déjà des deux côtés avec ordre est placée.
Je vois César lui-même… À genoux, mes enfants.
Ainsi nous touchons tous à nos derniers moments !
Scène VI
Enfin de la justice à mes sujets rendue
Il est temps qu’en ces lieux la voix soit entendue ;