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ACTE I, SCÈNE IV. 581

Amant charmant, aimez toujours Irène : Régnez sur tous les cœurs, et préférez Je mien ; Que le temps alTermisse un si tendre lien. Que le temps redouble ma chaîne !

(Tous deux ensemble.)

Non, je ne m’ennuierai jamais ;

J’aimerai toute ma vie. Amour, amour, lance tes traits, Lance tes traits Dans mon Ame ravie. Non, je ne m’ennuierai jamais ; J’aimerai toute ma vie.

(On entend une grande rumeur et des cris.) IRÈNE.

ciel ! quels cris affreux !

LE BARON.

Quel tumulte ! quel hruit ! Quel étrange gala ! chacun court, chacun fuit.

SCÈNE IV.

LE BARON, IRÈNE, un conseiller privé.

LE CONSEILLER,

Ah ! seigneur, c’en est fait : les Turcs sont dans la ville.

IRÈNE.

Les Turcs !

LE BARON.

Est-il bien vrai ?

LE CONSEILLER.

Vous n’avez plus d’asile.

LE BARON.

Comment cela ? Par où sont-ils donc arrivés ?

IRÈNE.

Voilà ce qu’ont produit vos conseillers privés.

LE BARON.

Allez dire à mes gens qu’on fasse résistance ; Je cours les seconder,

LE CONSEILLER.

Seigneur, votre grandeur De son rang glorieux doit garder la décence.