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ACTE I, SCliNE VI. 583

Ma non amazzar,

Incatenar, Bcver, violar,

Non amazzar.

, Pendant qu’ils chantent, les Turcs enchaînent tous les liorames avec une longue corde qui fait le tour do la troupe, et dont un Levantis tient le bout.)

LE BARON, enchaîné avec deux conseillers en grande perruque.

Irène, vous voyez si dans cette posture Je fois pour un baron une noble figure.

QUATUOR DE TURCS.

Pillar, pillar, grand Abdalla ! Tout saccageai ; Pillar, bever, violar. Alla, ylla, alla !

IRÈNE.

Quoi ! ces Turcs si méchants n’enchaînent point les dames ! Tant d’honneur entre-t-il dans ces vilaines âmes * ?

ABDALLA chante-

bravi corsari,

Spavento dé mari,

Andate a partagir,

A bever, a fruir.

A’vostri strapazzi

Cedo li ragazzi, EJutti li consiglieri. Tutte le donne son per me ;

È’I mio costume, Tutte le donne son per me.

LES TURCS.

Pillar, pillar, grand Abdalla ! Alla, ylla, alla !

IRÈNE, au baron qu’on emmène.

Allez, mon cher cousin, je me flatte, j’espère, Si ce Turc est galant, de vous tirer d’affaire. Peut-être direz-vous, par mes soins relevé, Qu’une], femme vaut mieux qu’un conseiller privé,

1. C’est une parodie des vers de Virgile (/Eh., I, 15) : Tantœne aniniis cœlestibus irai ? ’, H.)

FIN DU PREMIER ACTE.