Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/599

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ACTE TROISIÈME.

SCÈNE I.

(Le théâtre représento un coin d’écurie.’) IRÈNE ; LE BARON, en souquenille, une étrille à la main. IRÎCNE chante.

Oui, oui, je dois tout espérer ; Tout est prêt pour vous délivrer. Oui… oui… je peux tout espérer ; L’amour vous protège et m’inspire. Votre malheur m’a fait pleurer ; Mais en trompant ce Turc que je fais soupirer. Je suis prête à mourir de rire.

LE BARON.

Lorsque vous me voyez une étrille à la main,

Si vous riez, c’est de moi-même. Je l’ai bien mérité : dans ma grandeur suprême. J’étais indigne, hélas ! du pouvoir souverain, Et du charmant objet que j’aime.

IRKNE.

Non, le destin volage

Ne peut rien sur mon cœur.

Je vous aimai dans la grandeur ;

Je vous aime dans l’esclavage.

Rien ne peut nous humilier ; Et quand mon tendre amant devient un muletier,

Je l’en aime en cor davantage.

(Elle répète.)

Et quand mon tendre amant devient un muletier, Je l’en aime encor davantage.

LE BARON.

Il faut donc mériter un si parfait amour :