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ACTE HI, SCKM :: IV. 129

Hil)[)odaiuie ciilin doit vous la présenter. Toutes deux piaulement condamnent votre frère. \ti\i’ ; e. Érope cul [ui calmer les Ilots de ma colère : Je l’aimai, j’en rougis… J’attendis dans Argos De ce funeste hymen ma gloire et mon repos. De toutes les beautés Eroi)e est l’assemblage : Les vertus de son sexe étaient sur son visage ; Et, quand je la voyais, je les crus dans son cœur. Tu m’as vu détester et chérir mon erreur, Et tu me vois encor ilotter dans cet orage, Incertain de mes vœux, incertain dans ma rage, Nourrissant en secret un affreux souvenir. Et redoutant surtout d’avoir à la punir. S’il est vrai qu’en ce temple, à son devoir fidèle. Elle ait prétendu fuir l’audace criminelle Du rival insolent qui m’osait outrager, Je puis éteindre encor la soif de me venger ; Je puis garder la paix que ma bouche a jurée. Et remettre un bandeau sur ma vue égarée. Mais je veux que Thyeste, avant la fin du jour. De son coupable aspect purge enfin ce séjour ; Qu’il respecte, s’il peut, cette paix si douteuse… Si l’on m’avait trompé, je la rendrais affreuse.

SCÈNE lY.

AÏRÉE, MÉGARE.

ATRÉE.

Mégare, où courez-vous ? arrêtez, répondez.

D’où vient que dans ces lieux, par des prêtres gardés.

Ma malheureuse épouse, à mes bras arrachée.

Est toujours à ma vue indignement cachée ?

D’où vient qu’Hippodamie a soustrait à mes yeux

Cet objet adoré, cet objet odieux.

Cet objet criminel, autrefois plein de charmes.

Qui devrait arroser mes genoux de ses larmes ?

Ce seul prix de la paix que je daigne accorder.

Ce prix que je m’abaisse encore à demander ?

Quoi ! ma femme à mes yeux n’a point osé paraître !

7. — Théâtre. VI. 9