Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/140

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MÉGARE.

Elle attend en tremblant son époux et son maître.
Dans cet asile saint elle invoque à genoux
La faveur do ses dieux, qu’elle implore pour vous.

ATHÉE,

Qu’elle implore la mienne… Apprenez qu’un refuge
M’est (ju’un crime nouveau commis contre son juge.
Jusqu’à (juand mon épouse, en son indigne effroi, "
Se mettra-t-elle encore entre ses dieux et moi ?
J’abhorre ces complots de prêtres et de femmes,
Ce mélange importun de leurs petites trames.
De secrets intérêts, de sourde ambition,
De vanité, de fraude, et de religion K
Je veux qu’on vienne à moi, mais sans nul artifice ;
Qu’on n’ait aucun appui qu’en ma seule justice ;
Que l’humble repentir parle avec vérité,
Qu’on fléchisse en tremblant mon courage irrité.
Mais qui croit m’éblouir me trouve inexorable.
Allez ; annoncez-lui cet ordre irrévocable.

MÉGARE.

J’en connais l’importance : elle la sait assez.

ATRÉE.

Il y va de la vie ; allez, obéissez.

1. C’est Voltaire qui parle ici sous le masque d’Atree. (G. A.)

FIN DU TROISIÈME ACTE.