Va, tu la lui rendras.
Azémon continue.)
On apporte à tes pieds ces dons dignes des dieux.
Que vois-je !
Ils t’ont appartenu… tu gémis et tu pleures !…
Ils sont pour Astérie ; il faut les conserver :
Tremble, malheureux roi, tremble de t’en priver.
Astérie est le prix qu’il est temps que j’obtienne.
Elle n’est point ma fille… apprends qu’elle est la tienne.
Ô ciel !
Ô providence !
Ces gages, ces écrits, témoins de son destin,
Ce pyrope éclatant qui brilla sur sa mère,
Quand le sort des combats, à nous deux si contraire,
T’enleva ton épouse, et qu’il la fit périr ;
Voilà cette rançon que je venais t’offrir ;
Je te l’avais bien dit, elle est plus précieuse
Que tous les vains trésors de ta cour somptueuse.
Ma fille !
Justes dieux !
Mon père ! Mon ami ! Mon seul consolateur !
De la nuit du tombeau mes mains l’avaient sauvée,
Comme un gage de paix je l’avais élevée ;
Je l’ai vu croître en grâce, en beautés, en vertus :
Je te la rends ; les dieux ne la demandent plus.
Ma fille !… allons, suis-moi.