La majesté des rois serait déshonorée.
Je ne m’attendais pas que d’un pareil affront,
Dans les champs de la Crète, on pût couvrir mon front.
Il fait rougir le mien.
Ne peut favoriser qu’un prince de la Grèce.
Voilà leurs lois, leurs mœurs.
Ce que la Crète entière a de plus odieux.
De ces fameuses lois, qu’on vante avec étude,
La première, en ces lieux, serait l’ingratitude !…
La loi qui m’immolait à leurs dieux en fureur
Ne fut pas plus injuste et n’eut pas plus d’horreur.
Je respecte mon père, et je me sens peut-être
Digne du sang des rois où j’ai puisé mon être ;
Je l’aime : il m’a deux fois ici donné le jour ;
Mais je jure par lui, par toi, par mon amour,
Que, s’il tentait la foi que ce cœur t’a donnée,
Si du plus grand des rois il m’offrait l’hyménée,
Je lui préférerais Datame et mes déserts :
Datame est mon seul bien dans ce vaste univers.
Je foulerais aux pieds trône, sceptre, couronne.
Datame est plus qu’un roi.
Scène IV.
cydoniens, soldats, peuple.
Il est à toi. Nos lois se taisent devant lui.
Ah ! Vous seul êtes juste.
Oui, tout change aujourd’hui ;