Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/276

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ELVIlli :.

Ou je suis abiiséo, Ou votre âme à ce choix ne s’est point opposée. Si les périls sont grands, si, dans tons les États, « Les cours ont leurs dangers, le trône a ses appas.

LÉONORE.

Jamais le rang du roi n’éblouit ma jeunesse. Peut-être que mon cœur, avec trop de faiblesse, \dmira sa valeur et ses grands sentiments. Je sais quel l’ut l’excès de ses égarements ; J’en frémis : mais son âme est noble et généreuse ; Elvire, elle est sensible autant d’impétueuse ; Et, s’il m’aime en effet, j’osc encore espérer Que des jours moins affreux pourront nous éclairer. L’auguste La Cerda, dont le ciel me fit naître, M’inspira ce projet en me donnant un maître. Ah ! si le roi voulait, si je pouvais un jour A’oir ce trône ébranlé raffermi par l’amour ! Si, comme je l’ai cru, les femmes étaient nées Pour calmer des esprits les fougues effrénées, Pour faire aimer la paix aux féroces humains, Pour émousser le fer en leurs sanglantes mains ! Voilà ma passion, mon espoir et ma gloire.

ELVIRE,

Puissiez-vous remporter cette illustre victoire ! Mais elle est bien douteuse ; et je vous vois marcher Sur des feux que la cendre à peine a pu cacher.

LÉONORE,

J’ai peu vu cette cour, Elvire, et je l’abhorre. Quel séjour orageux ! Mais il se peut encore Que dans le cœur du roi je réveille aujourd’hui Les premières vertus qu’on admirait en lui. Ses maîtresses peut-être ont corrompu son âme, Le fond en était pui".

ELVIRE.

Il vient à vous, madame : Osez donc parler.