Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/286

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276 DON PI’DRE.

Je la fuis ; jo rcioiinic à la tonibo sacrée Où j’étais morte au monde, el du monde ignorée, (jn’une autre se complaise à Dourrir dans les cœurs Les tourments de l’amour, el toutes ses fureurs ; A mêler sans edroi ses lan« : neurs tyranniques An\ tumultes sanglants des discordes publiques ; Ou’elle se fasse un jeu du malheur des humains, Et des feux de la guerre attisés par ses mains ; Ou’elle y mette, à son gré, sa gloire et son mérite : Cette gloire exécrable est tout ce que j’évite. Mon cœur, qui la déteste, est encore étonné D’avoir fui cette paix pour qui seule il est né ; Cette paix qu’on regrette au milieu des orages. Je vais, loin de Tolède, et de ces grands naufrages, M’ensevelir, vous plaindre, et servir à genoux Un maître plus puissant et plus clément que vous,

(Elle sort.)

SCÈNE IV.

DON PÈDRE, TRANSTAMARE, suite.

DON PÈDRE.

Elle échappe à ma vue, elle fuit, et sans peine ! J’ai soupçonné son cœur, j’ai mérité sa haine.

(À sa suite.)

Léonore !., . Courez, qu’on vole sur ses pas ; Mes amis, suivez-la ; qu’on ne la quitte pas ; \eillez avec les miens sur elle et sur sa mère, .

Toi, qui t’oses parer du saint nom de mon frère. Va, rends grâce à ce sang par toi déshonoré, lîends grâce à mes serments : j’ai promis, j’ai juré De respecter ici la liberté publique. Tu m’osais reprocher un pouvoir tyrannique ! Tu vis, c’en est assez pour me justifier ; Tu vis, et je suis roi !… Garde-toi d’outiller Ou’il me reste en Espagne encor quelque puissance. Cabale avec les tiens dans Rome et dans la France ; Intrigue en ton sénat, soulève les états : \ a ; mais attends le prix de tes noirs attentats.

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