Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/294

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« 84 DON PKDRE.

Je crois entendre un dieu qui s’explique par ello ; Et son ànie à mes sens donne une âme nouvelle.

—MENDOSE.

Si vous aviez plus t(M formé ces chastes nœuds,

Votre rèt ; ne, sans doute, eût été plus heureux.

On a vu quelquefois, par des vertus tranquilles,

ne reine écarter les discordes civiles.

Padille les fit naître ; et j’ose présumer

Que Léonore seule aurait pu les calmer.

C’est don Pèdre, c’est vous, et non le roi, qu’elle aime ;

Les autres n’ont chéri que la grandeur suprême.

Elle revient vers vous, et je cours de ce pas

Contenir, si je puis, le peuple et les soldats,

A vos ordres sacrés toujours prêt à me rendre.

DON PÈDRE.

Je te joindrai bientôt, cher ami ; va m’attendre.

SCÈNE II.

DON PÈDRE, LÉONORE.

DON PÎiDRE.

Vous pardonnez enfin ; vos mains daignent orner Ce sceptre que l’Espagne avait dû vous donner. Compagne de mes jours trop orageux, trop sombres. Vous seule éclaircirez la noirceur de leurs ombres. Les farouches esprits, que je n’ai pu gagner, Haïront moins don Pèdre en vous voyant régner. Dans ces cœurs soulevés, dans celui de leur maître, Le calme qui nous fuit pourra bientôt renaître. Je suis loin maintenant d’offrir à vos désii’s D’une brillante cour la pompe et les plaisirs : Vous ne les cherchez pas. Le trône où je vous place Est entouré du crime, assiégé par l’audace : Mais, s’il touche à sa chute, il sera relevé. Et dans un sang impur heureusement lavé : Écrasant sous vos pieds la ligue terrassée, 11 reprendra par vous sa splendeur éclipsée.

LÉONORE.

Vous connaissez mon cœur ; il n’a rien de caché. Lorsque j’ai vu le vôtre à la fin détaché