Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/310

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300 IH)N l’KDUH.

Dos pcMiplos, (les soldats, les cou fuses clameurs.

Et les chants d’alléj^resse, et les cris des vainqueurs ?

Le tumulte re(loul)l(\ et Ton me laisse, Elvire…

Je ne me soutiens plus… On vient à moi… J’expire.

ELVIRE.

C’est Mendose ; c’est lui, c’est l’ami de son roi : Il paraît consterné.

SCÈNE II.

LÉONORE, MENDOSE, ELVIUE.

MENDOSE,

Fiez- VOUS à ma foi, Venez, reine, cédez à nos destins contraires ; Fuyez, s’il en est temps, du palais de vos pères ; 11 doit vous faire horreur,

LÉ ON RE.

Ah ! c’en est fait enfin ! Transtamare est vainqueur ?

MENDOSE.

Non : c’est le seul Guesclin C’est Cuesclin, dont le hras et le puissant génie Ont soumis la Castille à la France ennemie. Henri de Transtamare, indigne d’être heureux. Ne fait qu’en ahuser… et par un crime affreux…

LÉONORE.

Quel crime ? ah ! juste Dieu !

(Elle tomlie dans son fauteuil.) MENDOSE.

Si l’excès du courage Suffisait dans les camps pour donner l’avantage. Le roi, n’en doutez point, aurait vu sous ses i)ieds Ses vainqueurs dans la poudre expirer foudroyés. Mais il a négligé ce grand art de la guerre. Que le héros français apprit de l’Angleterre. Cuesclin avec le temps s’est formé dans cet art Qui conduit la valeur, et commande au hasard. Don Pèdre était guerrier, et Guesclin capitaine. liélas ! dis])ensez-moJ, trop malheni’euse reine, Du récit douloureux d’un combat inégal,