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ACTE I, SCÈNE V. 449

Quand il voit un mortel qui s’élève sur lui.

D’un pareil caractère il faut qu’on se défie.

Je te dis après tout ce qu’on peut redouter.

Non pas ce que je crains ; je suis toujours moi-même.

Passe à mon côté droit ; je suis sourd d’une oreille :

Dis-moi sur Cassius ce que je dois penser.

(César sort avec Antoine et sa suite.)

SCÈNE V.

BRUTUS, CASSIUS, CASCA.

(Brutus tire Casca par la manche.) C.’VSCA, à Brutus.

César sort, et Brutus par la manche me tire ; Voudrait-il me parler ?

BRUTUS.

Oui : je voudrais savoir Quel sujet à César cause tant de tristesse.

CASCA.

Vous le savez assez : ne le suiviez-vous pas ?

BRUTUS.

Eh ! si je le savais, vous le demanderais-je ?

(Cette scène est continuée en prose.) CASCA.

Oui-dà ! en bien ! on lui a ofïert une couronne, et, cette couronne lui étant présentée, il l’a rejetée du revers de la main, (ii fait ici le geste qu’a fait César.) Alors lo peuple a applaudl par mille acclamations.

BRUTUS.

Pourquoi ce bruit a-t-il redoublé ?

CASCA.

Pour la même raison.

CASSIUS.

Mais on a applaudi trois fois : pourquoi ce troisième applaudissement ?

CASCA.

Pour cette même raison-là, vous dis-je.

BRUTUS.

Quoi ! on lui a offert trois fois la couronne ?

7. — ThéAtre. VI. 29