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ACTK H, SCÈNE IX. 477

1> R C I A,

Mais César est-il au Capitole ?

ARTÉMIDORE.

Pas encor ; je l’attends ici sur son chemin.

PORCIA.

Tu veux lui présenter quelque placet, sans doute ?

ARTKMIDORE.

Oui ; puisse ce placet plaire aux yeux de César ! Que César s’aime assez pour m’écouter, madame ! Mon placet est pour lui beaucoup plus que pour moi.

l’ORCIA.

Que dis-tu ? Lon ferait quelque mal à César ?

ARTÉMIDORE.

Je ne sais ce qu’on fait ; je sais ce que je crains. Bonjour, madame, adieu ; la rue est fort étroite ; Les sénateurs, préteurs, courtisans, demandeurs. Font une telle foule, une si grande presse. Qu’en ce passage étroit ils pourraient m’étouffer ; Et j’attendrai plus loin César à son passage.

(11 surt.) PORCIA.

Allons, il faut le suivre… Hélas ! quelle faiblesse Dans le cœur d’une femme ! Ah, Brutus ! ah, Brutus ! Puissent les immortels liàter ton entreprise ! Mais cet homme, grands dieux ! m’aurait-il écoutée ? Ah ! Brutus à César va faire une requête Qui ne lui plaira pas. Ah ! je m’évanouis.

(À Lucius.)

Va, Lucius, cours vite, et dis bien à Brutus… Que je suis très-joyeuse, et revole me dire…

LUCIUS.

Quoi ?

PORCIA.

Tout ce que Brutus t’aura dit pour Porcie.

FIN DU DEUXIÈME ACTE.