Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/524

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

514 L\ COMKDIE FAMEUSE.

L1151 A.

Phisiours ik^ vous suivoiit.

CLNTIA.

Plusieurs ne vous proclament.

L I B I A.

^lais il me paraît impossible

CINTIA.

Je vois évidemment l’impossibilité

TOUTES DEUX, ensemble.

Que vous réussissiez tant que Phocas sera en vie.

LÉONtDE.

Écoulez, Libia.

HÉP.ACLIUS.

Cintia, attendez.

LÉONIDE.

Incertain sur tout ce que j’ai entendu,

IlÉUACLIUS.

Étonné de tout ce que j’apprends,

LÉOMDE,

Je meurs de chagrin.

HÉRACLIUS.

Je vis dans la joie.

PHOCAS, dans le fond du tliéâfrc, ayant feint de dormir.

Déjà ils sont informés de cette tromperie, et persuadés de la vérit( à mon préjudice : il est bien force qu’entre deux sentiments si contraires et si distincts, celui d’ennemi et celui de père, le sang fasse son devoir. Je vais leur parler tout à l’heure : mais non ; il vaut mieux que je les observe finement, car il est clair qu’ils dissimulent avec moi, et qu’ils ne se contient qua elles : de manière que je vais une seconde fois faire semblant d’avoir sommeil.

Je flotte toujours dans mes incertitudes ; mon cœur se partage nécessairement en deux sentiments contraires, celui de père et celui d’ennemi : allons, voyons si la nature se fera connaître. Je viens pour leur parler : mais non ; il vaut mieux les épier avec prudence ; il est clair qu’ils dissimulent avec moi, et qu’ils ne se confient qu’à des femmes. Il faudra bien enfin que ce songe finisse.

LEONIDE, sans voir Phocas.

J’avoue que je me suis senti pour Phocas je ne sais quelle affection secrète ; mais je vois à pn-sent que ce sentiment ne venait que de mon orgueil qui aspirait à l’empire, La même tendresse me prend actuellement pour Maurice, et je sens que ce faux amour que je croyais sentir pour Phocas n’était au fond que