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522 LA CO.MKDII- FAMEUSE.

IIKRACLII S.

C’est Astolpho qui sous Ta dit, quand on l’a amené devant vous.

ASTOI.PHE.

Us vont me tuer ! quel espoir me reste-t-ii ? Moi, madame, je vous i’ai dit ?

CINTIA,

Non, Astolphe ne m’a rien dit ; et moi, je ne tai point parlé.

HÉRACLIUS.

S’il vous a dit ce grand secret, je le paye assez par ma mort ; et toi, charitable impie, qui m’as caché tant d’années la gloire de ma naissance, puisque tu l’as révélée aujourd’hui, pourquoi es-tu si hardi de la nier à présent, et de manquer de respect à Cintia ?

CINTIA.

Je t’ai déjà dit que je ne sais rien du tout.

HÉRACLIUS, à Cintia.

Pour toi, je ne te réplique rien ; mais à celui-ci, qui, après m’avoir ôté l’honneur, m’ôte le jugement, et la vie que je lui ai sauvée dans ce riche palais, je veux le planter là.

ASTOLPHE.

Quoi ? quel palais ?

LÉOMDE, à Horaclius.

Arrête, ne le maltraite point sans raison : car s’il est vrai que nous avons été dans ce palais, il ne l’est pas que nous soyons, toi le fils de Maurice, et moi le fds de Pliocas. Libia m’a dit comme à toi que Maurice est mon père, et je n’en ai rien cru.

LIBIA.

Moi 1 je te l’ai dit ? Quand t’ai-je vu ? quand t’ai-je parlé ?

LÉONIDE.

Dans ce même palais où nous étions tous. Tu m’as dit que ton père le sorcier l’avait deviné par sa profonde science.

LISIPPO, à part.

Ah ! voilà l’enchantement rompu.

(A Léonide.)

Et comment ma fille Libia a-t-elle pu flatter ainsi ton audace, et me faire dire ce que je n’ai point dit ?

UN DES PAYSANS GRACIEUX.

11 faut que le dial)le s’en mêle, il est déchaîné.

PHOCAS.

Puisque cette confusion augmente, venons à bout de sortir de ce profond abîme, .. Astolphe, j’ai voulu savoir ton secret ; j’ai employé des moyens qui m’ont instruit. On m’a appris qu’être Héraclius c’est être fils de Maurice.