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532 LA COMÉIME l’A^IHUSH.

CINTIA.

Héraclius, je suis à ton côté.

PHOCAS.

Ce n’étail donc pas un vain présage quand j’ai cru voir ton glaive ensanglanté.

LKOMDE.

Je ne me suis donc pas trompé non plus, en devinant que c’était cette femme avant de l’avoir vue.

Libia, Frédéric, et des soldats s’approchent.

l.IBIA.

C’est ici qu’est tombé Pliocas,

FRÉDÉRIC.

C’est ici que son cheval l’a jeté par terre.

LÉOMDE.

Je ne suis donc venu ici que pour ma perte.

Troupe de soldats.

UN SOLDAT.

Accourez tous… Mais que vois-je ?

HÉRACLIUS,

Aous voyez un tyran à mes pieds ; vous voyez, dans les mêmes campagnes où Maurice fut tué, la mort de Maurice vengée par son fils.

PHOCAS, à terre.

Non, tu n’es pas son fils.

LE SOLDAT,

Qu’est-il donc ?

PHOCAS.

Un hydropique de sang, qui, ne pouvant boire celui des autres, apaise sa soif dans le sien propre.

Phocas meurt en disant ces paroles. ^lais comment pout-il dire qu’Hcraclius a versé son propre sang ? 11 faut donc qu’il se croie son pèrej mais comment peut-il le croire ?

CINTIA.

Déjà tous ses gens sont en fuite ; et les miens, ayant secoué le joug de la tyrannie, disent et redisent :

Vive Ilfraclius ! qu’Héi-achiis vive ! Qu’il ceiiine son fi’ont du sacré laurier ! 11 doit régner, il est fds de Maurice.

Les soldâtes et le peuple disent ces paroles avec Cintia ; ils font une couronne.