Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/554

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54i MADK.MOISEI.LK DK LA COCIIOXNIK RE.

1’ ASQIIN.

Votre v ; ilt’t. nioiisicui-, \c pauvre l’asinien.

Li : c. Il i ; VA I, IK II. En connais-tu un plus l’ou ?

l’ASÙlIX.

Oui assurément.

1. i ; (. IIEVAI. IKR.

]- ; t qui ? bourreau ! (]ui ?

PASQUIN.

Ce l’ou de Pasijuin, monsieur, qui sert un pareil maître.

LE CHEVALIER.

Eaipiin !

PASQUIN.

Et un maître « ui n’a pas le sou.

LE CHEVALIER.

11 faut que je sorte de cette malheureuse vie.

P A s Q U 1 N.

Vivez plutôt pour me |)ayer mes gages.

LE C II E ^ A L I E R.

J’ai mangC tout mon bien au service du roi.

PASQUIN.

Dites au service de vos maîtresses, de vos fantaisies, de vos folies. On ne mange jamais son bien en ne faisant que son devoir. Qui dit ruiné dit prodigue ; qui dit malheureux dit imprudent, et la morale…

LE CHEVALIER.

Ah ! coquin ! tu abuses de ma patience et de ma misère. Je te pardonne parce que je suis pauvre ; mais si ma fortune change, je t’assommerai.

p A s Q u I X

Mourez de faim, monsieur, mourez de faim.

LE CHE VA LIE R, passant à droite 1.

C’est bien à (]uoi il faut nous résoudre tous deux si mon maroufle d(" frère, le comte de Boursoufle, n’arrive pas aujourd’hui dans ce maudit village où je l’attends. ciel ! faut-il que cet homme-là ait soixante mille livres de rente pour être venu au monde une année avant moi ! Ah ! ce sont les aînés qui ont fait les lois ; les cadets n’ont pas été consultés, je le vois bien.

(Il s’assied à droite avec humeur.) P A s Q U I X.

Eh ! monsieur, si vous aviez eu les soixante mille livres de rente, vous tes auriez déjà mangées, et vous n’auriez plus de ressource. Mais M. le comte de Boursoufle aura pitié devons ; il vient ici pour épouser la fille du baron, qui aura cinq cent mille francs de bien. Vous aurez un petit pré- sent de noces, et nous en serons marris.

LE CHEVALIE.«, se relevant.

Épouser encore cinq cent mille francs ! et le tout parce que l’on est aîné ! 1. Pasquin, le chevalier.