Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/78

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

68 SOPIIONISIÎE.

(A sa suite. )

Approchez, mos amis; parkv, hraves j^uerriers; Verrez-vous dans \os mains flrtrir tant de lauriers? A'ous avez entendu ce discours téméraire.

ALAMAll.

Nous en avons rougi de lionte et de colère. Le joug de ces ingrats ne peut plus se porter; Sur leur superbe tête il faut le rejeter.

MASSINISSE.

Rome hait tous les rois, et les croit tyranniques ; Ah ! les plus grands tyrans ce sont les républiques ; Rome est la plus cruelle,

ALAMAIi.

11 est juste, il est temps D'abattre pour jamais l'orgueil de ses enfants. L'alliance avec eux n'était que passagère ; La liaine est éternelle.

MASSIMSSE.

Aveugle en ma colère, Contre mon propre sang j'ai pu les soutenir ! Si je les ai sauvés, songeons à les punir. Me seconderez-vous ?

ALA.MAU.

Nous sommes prêts, sans doute ; Il n'est rien avec vous qu'un Numide redoute. Les Romains ont plus d'art, et non plus de valeur ; Ils savent mieux tromper, et c'est là leur grandeur ; Mais nous savons au moins combattre comme eux-mêmes Commandez, annoncez vos volontés suprêmes ; Ce fameux Scipion n'est pas plus craint de nous Que ce faible Syphax abattu sous nos coups.

MASSINISSE.

Écoutez ; Annibal est déjà dans l'Afrique ;

La nouvelle en est sûre, il marche vers lîtique :

Pourrions-nous jusqu'à lui nous frayer des chemins?

ALAMAR,

Nous vous en tracerons dans le sang des Romains.

MASSINISSE.

Enlevons Sophonisbe ; arrachons cette proie Aux brigands insolents qu'un sénat nous envoie; Effarons dans leur sang le crime trop honteux, Et le malheur, surtout, d'avoir vaincu pour eux.

��1

�� �