Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome8.djvu/242

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

221 VARIANTES DU CHANT VIII.

Vers 315. — Dans l'édition de 1723, on lit:

Que vois-je? c'est ton roi qui marclie à ton secours; Il sait l'affreux danger qui menace tes jours : 11 le sait, il y vole, il laisse la poursuite De ceux qui devant lui précipitaient leur fuite; 11 arrive, il paraît comme un dieu menaçant; La Chastro à son aspect recule en frémissant : Tout tremble devant lui, tout succombe, tout plie. Ton roi, jeune Biron, te sauve enfin la vie; Il t'arrache sanglant aux fureurs des soldats.

Dans l'édition de 1728, au lieu de La Chastre, on lit d'Aumale; et au lieu de tout succombe, on lit toul s'ëcarle.

Vers 334. — Édition de 1723 :

Mayenne apprend bientôt cette triste nouvelle;

Il court aux lieux sanglants où son rival vainqueur

Répandait le désordre, et la mort, et la peur.

  • Qui pourrait exprimer le sang et le carnage
  • Dont l'Eure en ce moment vit couvrir son rivage;

Tant de coups, tant de morts, tant d'exploits éclatants

Que nous cache aujourd'hui l'obscure nuit des temps!

G vous! mânes sanglants du plus grand roi du monde, Sortez pour un moment de votre nuit profonde; Pour chanter ce grand jour, pour chanter vos exploits,

  • Éclairez mon esprit, et parlez par ma voix.

Pressé de tous côtés, sa redoutable cpce Est du sang espagnol et du français trempée; Mille ennemis sanglants expiraient sous ses coups, 'Quand le fougueux Egmont s'offrit à son courroux; Egmont, courtisan lâche et soldat téméraire, Esclave du tyran qui fit périr son père. Malheureux ! il osait sur un bord étranger Chercher dans les combats la gloire et le danger, Et de ses fers honteux chérissant l'infamie. Il n'osait peint venger son père et sa patrie. Il parut, le héros le fit tomber soudain; Le fer ctincelant se plongea dans son sein; Sous leurs pieds teints de sang les chevaux le foulèrent; Des ombres du trépas ses yeux s'enveloppèrent, Et son âme en courroux s'envola chez les morts, Où l'aspect de son père excita ses remords. Sur son corps tout sanglant le roi, sans résistance, Tel qu'un foudre éclatant, vers Mayenne s'avance; 11 l'attaque, il l'étonné, il le presse, et son bras A chaque instant sur lui suspendait le trépas. Ce bras vaillant, Mayenne, allait trancher ta vie; La Ligue en pâlissait, la guerre était finie : Mais d'Aumale et Saint-Paul accourent à l'instant; On l'entoure, on l'arrache à la mort qui l'attend. Que vois-je? au moment même une main inconnue Frappe le grand Henri d'une atteinte imprévue :

�� �