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[5o] SUR LE VŒU DE LOUIS XIIL iOO

Viens : la Chicane insinuante,

Le Duel armé par l'AfTront,

La Révolte pâle et sanglante,

Ici ne lèvent plus le front.

Tu vis leur cohorte ctïrénée

De leur haleine empoisonnée

Souffler leur rage sur tes lis;

Leurs dents, leurs flèches, sont hrisées.

Et sur leurs têtes écrasées

Marche ton invincihle fils.

Viens sous cette voûte nouvelle. De l'art ouvrage précieux; Là brûle, allumé par son zèle, L'encens que tu promis aux cieux. Offre au Dieu que son cœur révère Ses vœux ardents, sa foi sincère, Humble tribut de piété. Voilà les dons que tu demandes : (irand Dieu! ce sont là les offrandes Que tu reçois dans ta bonté.

Les rois sont les vives images Du Dieu qu'ils doivent honorer. Tous lui consacrent des hommages ; Combien peu savent l'adorer! Dans une offrande fastueuse Souvent leur piété pompeuse Au ciel est un objet d'horreur; Sur l'autel que l'Orgueil lui dresse Je vois une main vengeresse Montrer l'arrêt de sa fureur \

Heureux le roi que la couronne N'éblouit point de sa splendeur; Qui, fidèle au Dieu qui la donne. Ose être humble dans sa grandeur; Qui, donnant aux rois des exemples. Au Seigneur élève des temples,

1. « Apparucrunt, digiti quasi manus hominis scribcntis. » [Daniel, cliap. v, vers. 5. ] {Note de Voitaire.)

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