Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome8.djvu/439

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ODE VI.

��A MONSIEUR LE DUC DE RICHELIEU SUR L'INGRATITUDE'.

(1736)

toi, mon support et ma gloire. Que j'airne à nourrir ma mémoire Des biens que ta vertu m'a faits, Lorsqu'on tous lieux l'ingratitude Se fait une pénible étude De l'oubli honteux des bienfaits!

Doux nœuds de la reconnaissance, C'est par vous que dès mon enfance Mon cœur à jamais fut lié; La voix du sang, de la nature, N'est rien qu'un languissant murmure Près de la voix de l'amitié.

Eh! quel est en effet mon père? Celui qui m'instruit, qui m'éclaire, Dont le secours m'est assuré ; Et celui dont le cœur oublie

��I. Cette ode doit être de 173G. On trouve quatre strophes de même mesure dans la lettre de Voltaire à Tressan, du 21 octobre 1736. On peut croire que ces quatre strophes et l'ode ont été faites en même temps, pendant que Voltaire était en veine sur le sujet. La correspondance de l'année 1736 ne contient aucune lettre à Richelieu. Il est probable cependant qu'en envoyant l'ode, Voltaire y aura joint une lettre. La première édition des OEuvres de Voltaire qui contienne cette pièce est celle de Dresde, 1752, 7 vol. in-12. Les douze strophes y sont telles qu'on les lit aujourd'hui, mais il doit y avoir eu des éditions antérieures. (B.)

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