Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome8.djvu/441

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Qu’un Hibernois*, loin de la France,
Aille ensevelir dans Bysance
Sa honte à l’abri du croissant ;
D’un œil tranquille et sans colère,
Je vois son crime et sa misère ;
Il n’emporte que mon argent.

Mais l’ingrat dévoré d’envie.
Trompette de la calomnie,
Qui cherche à flétrir mon honneur,
Voilà le ravisseur coupable.
Voilà le larcin détestable
Dont je dois punir la noirceur.

Pardon, si ma main vengeresse
Sur ce monstre un moment s’abaisse
A lancer ces utiles traits,
Et si de la douce peinture
De ta vertu brillante et pure
.le passe à ces sombres portraits.

Mais lorsque Virgile et le Tasse
Ont chanté dans leur noble audace
Les dieux de la terre et des mers,
Leur muse, que le ciel inspire,
Ouvre le ténébreux empire,
Et peint les monstres des enfers,

1. Un abbé irlandais, fils d’un chirurgien de Nantes, qui se disait de l’ancienne maison de Macarti, ayant subsisté longtemps des bienfaits de notre auteur, et lui ayant emprunté deux mille livres en 1732, s’enfuit aussitôt avec un Écossais, nomme Ranisay, qui se disait aussi des bons Ramsay, et avec un officier français, nomme Mornay ; ils passèrent tous trois à Constantinople, et se firent circoncire chez le comte de Bonneval. (Note de Voltaire, 1752.) Remarquez qu’aucun de ces folliculaires, de ces trompettes de scandale qui fatiguaient Paris de leurs brochures, n’a écrit contre cette apostasie ; mais ils ont jeté feu et flamme contre les Bayle, les Montesquieu, les Diderot, les d’Alembert, les Helvetius, les Buffon, contre tous ceux qui ont éclairé le monde, (Id., 1775.)

— Une note du second chant de la Guerre civile de Genève est consacrée à l’abbé Macarti. (B.)