Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome8.djvu/447

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[53^ SIK LK FANATISME. i-)j

Corrompu sa religion, Le voih\ stupide et farouche ; Le fiel découle de sa bouche, Le Fanatisme arme son bras ; Et, dans sa piété profonde. Sa rage immolerait le monde A son Dieu, qu'il ne connaît pas.

Ce sénat proscrit dans la France, Cette infâme Inquisition, Ce tribunal où l'ignorance Traîna si souvent la raison ; Ces Midas en mitre, en soutane. Au philosophe de Toscane Sans rougir ont donné des fers. Aux pieds de leur troupe aveuglée. Abjurez, sage (lalilée. Le système de Tunivers.

Écoutez ce signal terrible

Qu'on vient de donner dans Paris ' ;

Regardez ce carnage horril)le,

Entendez ces lugubres cris :

Le frère est teint du sang du frère,

Le fils assassine son père,

La femme égorge son époux ;

Leurs bras sont armés par des prêtres.

ciel! sont-ce là les ancêtres

De ce peuple léger et doux?

Jansénistes et molinistes. Vous qui combattez aujourd'hui Avec les raisons des sophistes. Leurs traits, leur bile, et leur ennui, Tremblez qu'enfin votre querelle Dans vos murs un jour ne rappelle Ces temps de vertige et d'horreur ; Craignez ce zèle qui vous presse :

1. Le rédacteur de la Bic/arrure, en reproduisant, en 1752, dans son tome XIX, page 76,;quelques strophes de l'ode sur le Fanatisme, y ajouta une note de sa façon sur les massacres de la Saint-Barthclemy. H dit que le nombre des victimes fut de trente mille; Voltaire porte le compte un peu plus haut. (B.)

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