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STANCES. 517

XII.

STANCES IRRÉGULIÈRES.

A SON ALTESSE ROYALE LA PRINCESSE DE SUÈDE, ULRIQUE DE PRUSSE,

SŒUR DE FRÉDÉRIC L. S GRAND '.

Janvier 1747.

Souvent la plus belle princesse Languit dans l'âge du bonheur; L'étiquette de la grandeur, Quand rien n'occupe et n'intéresse. Laisse un vide afTreux dans le cœur.

Souvent même un grand roi s'étonne. Entouré de sujets soumis, Que tout l'éclat de sa couronne Jamais en secret ne lui donne Ce bonheur qu'elle avait promis.

On croirait que le jeu console ; Mais l'Ennui vient à pas comptés, A la table d'un cavagnole-. S'asseoir entre des majestés ^

1. On voit par des lettres à d'Argental et à Hcnault, de février 1748, que ces stances ont été composées plus d'un an auparavant; il n'y avait point alors de dau- phine. La princesse de Saxe n'arriva qu'en février 1747; l'infante d'Espagne était morte le 22 juillet 1746. C'est donc par erreur que, dans le Nouveau Magasin fran- çais, 1751, février, page 51, et même dans quelques éditions Aqs, OEuvres de Voltaire, on a donné ces stances comme adressées à M""' la dauphine, infante d'Espagne. Voltaire, dans sa lettre au président Hénault, dit les avoir faites « pour une princesse très-aimable qui tient sa cour à quelque quatre cents lieues d'ici ». Il paraît, au reste, qu'on avait dit à la cour que les stances avaient été adressées à la dauphine, et qu'il était question d'exiler l'auteur. Voyez la lettre cà d'Argental, du 14 février 1748. (B.)

2. Jeu à la mode à la cour. {Note de Voltaire, 1752.)

3. Dans sa lettre au président Hénault, de février 1748, Voltaire cite ainsi cette strophe :

On croirait que le jeu console ; Mais l'Ennui vient à pas comptés S'asseoir entre des majestés A la table d'un cavagnole. (B.)

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