Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome8.djvu/586

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668 LI-: TKM1M.E DU GOUT.

Je vis co dieu qu'on vain j'iniploro,

('e diou clianiiant qiio l'on ignore

Quand on cheichc à le définir;

Ce dieu qu'on ne sait point servir

Quand avec scrupule on l'adore;

Que La Fontaine fait sentir,

Et que Vadius clierche encore.

11 se plaisait à consulter

Ces grâces simples et naïves

Dont la France doit se vanter;

Ces grâces piquantes et vives

Que les nations attentives

Voulurent souvent imiter;

Qui de l'art ne sont point captives;

Qui régnaient jadis ii la cour,

Et que la nature et l'amour

Avaient fait naître sur nos rives.

Il est toujours environné

De leur troupe tendre et légère ;

C'est par leurs mains qu'il est orné.

C'est par leurs charmes qu'il sait plaire;

Elles-mêmes l'ont couronné

D'un diadème qu'au Parnasse

Composa jadis Apollon

Du laurier du divin Maron,

Du lierre et du myrte d'Horace,

Et des roses d'Anacréon.

Sur son front règne la sagesse ; Le sentiment et la finesse Brillent tendrement dans ses yeux; Son air est vif, ingénieux : 11 A'ous ressemble enfin, Sylvie, A vous que je ne nomme pas. De peur des cris et des éclats De cent beautés que vos appas Font dessécher de jalousie.

Non loin de lui, Hoilin dictait^

��1. Charles liolliii, ancien recteur de l'Université et prof(^sseur royal, est le pre- mier homme de l'Université qui ait écrit purement en français pour l'instructiou de la jeunesse, et qui ait recommandé l'étude de notre langue, si nécessaire, et cependant si négligée dans les écoles. Son livre du Traité des études respire le bon goût et la saine littérature presque partout. On lui reproche seulement de dos- cendre dans des minuties. Il ne s'est guère éloigne du bon goût que quand il a voulu plaisanter (t. III, liv. VI, part, m, cliap. 2, art. i, scct. i) en parlant de Cyrus : «Aussitôt, dit-il, on équipe le petit Cyrus en échaiison; il s'avance grave- ment, la serviette sur l'épaule, et tenant la coupe délicatement entre trois doigts...

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